Journée d’étude - Errances

Journée du département de psychanalyse


La prochaine journée du département de psychanalyse portera sur le thème de l’errance. Le titre est au pluriel, car l’errance, parce que singulière pour chaque sujet, est diverse. Les invités aborderont le thème selon différents champs disciplinaires (psychanalyse, littérature, philosophie, sciences, anthropologie).
 
Errances au pluriel car les approches de ce phénomène si contemporain ont été diverses et assez différentes selon les disciplines. La philosophie moderne et contemporaine s’y intéresse en tant que signe d’un égarement du sujet par rapport à l’être et au sens dans son existence ; l’anthropologie y reconnaît un symptôme du délitement du lien social qui rattachait traditionnellement le sujet à un groupe social, économique ou ethnique. La littérature en a fait un thème de prédilection depuis le roman existentialiste jusqu’à la littérature d’autofiction traitant souvent d’un élément réel impossible à symboliser. Le cinéma nous donne souvent des figures de sujets plus ou moins égarés dans les impasses du capitalisme mondialisé.
 
Qu’en peut dire la psychanalyse avec Jacques Lacan ? Le sujet névrosé commence à errer à partir du moment où il perd la boussole de son désir, enclin comme il est à y renoncer, à rester à côté ou à accentuer, comme le fait le sujet hystérique, sa dimension insatisfaisante. Il lui faut donc le passage par la parole pour s’orienter et dégager une direction qui, sans faire forcément sens, permet de savoir où se diriger. Le sujet contemporain croit savoir ce qu’il désire, dans une volonté de satisfaction accentuée par le cynisme que le régime du pousse-à-jouir de la civilisation, que les gadgets et la technique en tant que cosmovision nourrissent. Mais il reste dupe de ce mécanisme qui ne fait que renforcer son ignorance par rapport au programme inconscient qu’il accomplit. Son statut de non-dupe se révèle ainsi trompeur, le laissant aliéné et sans recours face aux déterminations qui le dépossèdent du savoir nécessaire pour sortir de la détresse à laquelle l’assigne cette forme d’errance.
 
Être dupe de la structure du langage et du réel qu’elle enserre peut se proposer comme une voie pour sortir des dédales où l’être parlant reste égaré loin des coordonnées qui déterminent les conditions de sa subjectivité. Ce qui ne se fait pas sans la parole et un bien-dire la distance qui l’en éloigne dans ses différentes errances.
Affiche
2 décembre 2025 : 09h30 - 17h30

Université Paris 8 - Amphithéâtre de la Maison de la Recherche

Sans inscription, dans la limite des places disponibles.

Contact : departement.psychanalyse@univ-paris8.fr

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